We are thiefs – Nous sommes des voleurs

On the street in Glasgow, June 2018  © Bertrand Carrière

 

We are thieves… I am a thief, taking away grains of sand, pixels from the arrow of time. Looking for meaning, metaphors, a certain symbolism in the images that I steal from suspended moments.

Street photography is surely one of the hardest forms of photography to master. There are no boundaries to what you may find on the streets. But for obscure historical reasons, it is now scorned or despised. As if these altercations between the photographer and reality, at eye level, on the sidewalks, has become to traditional. I believe we’ve come a long way from the streets of Paris. I believe someone like Gregory Halpern is showing a way with his ZZYXZ on the streets of Los Angeles.

For me, the project is about the practice itself. The insisting practice. I still look for the pureness of the act, the swiftness of the taking, and a sincere gaze. It is a genre known only to photography. No other art form takes a piece of reality like that to so quickly transform it into a significant piece of art. It is with this genre that we get the pulse of our time.

Every photograph is a fiction with pretensions to truth.     Joan Fontcuberta

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Nous sommes des voleurs… je suis un voleur, extirpant de petits grains de sable, des pixels de la flèche du temps, cherchant un sens nouveau, une métaphore, une certaine symbolique dans ces images de moments suspendus.

La photo de rue est surement l’une des formes les plus difficile à maîtriser. C’est aussi, pour d’obscures raisons historiques, une forme mal aimée, presque méprisée maintenant. Comme si ces altercations entre l’auteur et le réel, à hauteur d’homme sur le trottoir, étaient devenues trop folklorique. Peut-être est-ce dû à ses contenus trop souvent anecdotiques. On est bien loin maintenant des rues de Paris. Je pense plutôt au travail de Gregory Halpern à Los Angeles (ZZYXZ) qui pointe vers un renouveau.

Pour moi, le projet est dans la pratique. Dans l’insistance de la pratique. Il y a tant d’essais pour quelques bonnes images. La photographie de rue a quelque chose de sauvage.

Je cherche encore et toujours dans cette pratique, une forme de pureté de l’acte, une rapidité de la saisie, une sincérité du regard, une résistance à la facilité. C’est un genre qui n’appartient qu’à la photographie elle-même. Une forme qui, à elle seule, nous donne le pouls de notre époque.

Toutes les photographies sont des fictions qui prétendent à la vérité.    Joan Fontcuberta