I am re-reading Barjavel’s “La nuit des temps” (The Ice People) – a 1960s sci-fi novel about a French expedition which discovers the remains of a lost civilisation from 900 000 years ago, buried under hundreds of metres of ice.
This book made an impression on me when I read it as a teenager. I had a detached curiosity about Atlantis, and I was intrigued by the idea that humankind could have been considerably smarter and more developed before a cataclysmic collapse. Also, it struck me that if our own civilisation disappears, it might be found in thousands of years and analysed and interpreted by another set of humans, living with completely different mores and values. What heritage are we leaving behind?
Barjavel’s “lost civilisation” lived in a place called Gondawa, phonetically sounding very much like Gondwana, the ancient landmass that apparently contained Africa, South America, India, Australia. The central character, Eléa, is awakened after thousands of years in suspended animation. She awakens to find herself in our world, surrounded by grotesque and ignorant scientists, who are greedy for information, which they re-transmit to the world. The book intersperses passages from the expedition with passages in random households in France, where families around the kitchen table discuss what is being discovered. They all dream of this world they have never known, and which they have lost…
I’ve also been thinking about another book I read recently: The Gracekeepers, by Glasgow-based Kirsty Logan. It is set in a post-apocalyptc world in which the Earth has been submerged in water, and humans either live on ships (Damplings) or on the few pieces of land that are left (Landlockers).
One of the main characters lives on a circus-boat, sailing from land mass to land mass to perform. Land is alien to her and her migration is her survival.
These two plot lines made me think of this quote I read: “In contrast to naturally-occurring change in ecological patterns, changes to one’s environment as a result of industrial devastation has led to growing depression among those in the midst of environmental change. This type of depression is called “solastalgia”, a psychoterratic (Earth-related mental health) syndrome. Coined by Australian philosopher Glenn Albrecht in 2003, solastalgia, much like run-of-the-mill nostalgia, relates to the emotional and psychological pain caused by environmental change. Where nostalgia is the painful longing for one’s home, solastalgia is the removal of one’s home as a result of climate change. […] A more sinister version of homesickness, solastalgia irreversibly removes people from their homes while they are still there. As Albrecht put it himself, solastalgia is a kind of “homesickness” similar to traditional nostalgia, “except that the victim has not left their home or home environment.” It is, he says, “the homesickness you have when you are still at home.” ”
Siobhan Lyons, The Sting of Solastalgia, New Philosopher May – July 2017, p. 110 – 112
I ask myself questions about our attachment to the land (or the sea for Nasir, with whom Josée is working).
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Je re-lis “La nuit des temps” de Barjavel – un roman de science-fiction des années 1960, dans lequel une expedition française qui découvre les restes d’une civilisation perdue qui existait il y a 900 000 ans, ensevelie sous des centaines de mètres de glace. J’avais été très impressionnée par ce livre en tant qu’adolescente. J’avais une certaine curiosité pour l’Atlantide, et j’étais intriguée par l’idée que l’humanité aurait pu être bien plus intelligente et avancée, avant une supposée catastrophe cataclysmique. Si notre civilisation disparaît, elle pourrait être découverte par une autre civilisation dans des milliers d’années, et analysée et interprétée par d’autres humains, avec des valeurs et habitudes différentes des nôtres. Quel heritage découvriront-ils?
La “civilisation perdue” de Barjavel habitait Gondawa, qui phonétiquement ressemble à Gondwana, l’ancien continent qui contenait apparemment l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Inde, l’Australie. Le personnage principal, Eléa, se réveille après des milliers d’années en état d’animation suspendue. Elle se réveille dans notre monde, entourée de scientifiques grotesques et ignorants, avares d’informations qu’ils retransmettent au monde entier. Le livre est composé de passages en Antarctique, et de passages dans des foyers français, où des familles discutent des événements. Ils rêvent de ce monde qu’ils n’ont jamais connu, et qu’ils ont perdu.
Je réfléchis aussi à un autre livre lu récemment, The Gracekeepers, de Kirsty Logan (qui vit à Glasgow). Le récit prend place dans un monde post-apocalyptique, où la Terre a été submergée par les océans, et les humains vivent sur des bateaux ou sur les rares bouts de terre. Un des personnages principaux vit dans un bateau-cirque, se déplaçant de terre en terre pour les spectacles. Elle ne se sent pas à la maison sur terre, et elle survit grâce à sa migration.
Ces récits me font penser à cette citation: “En contraste avec les changements des rythmes écologiques qui se développent naturellement, les changements de notre environnement qui arrivent à cause d’une dévastation industrielle provoquent de plus en plus de dépressions parmi ceux touchés par le changement climatique. Ce type de dépression s’appelle “solastalgia”, un syndrome “psycho-terratique” (santé mentale liée à la Terre). Formulée en 2003 par le philosophe australien Glenn Albrecht, “solastalgia”, comme la nostalgie, se rapporte à la douleur émotionnelle et psychologique causée par le changement climatique. La nostalgie étant le désir douloureux pour son chez-soi (“home”), “solastalgia” est la suppression de son chez-soi, dû au changement climatique. Une version plus sinistre du “mal du pays”, “solastalgia” enlève les gens de leur chez-soi, alors qu’ils y sont encore. Albrecht dit que “solastalgia” est un mal du pays similaire à la nostalgie, “sauf que la victime n’a pas quitté leur chez-soi”. C’est “le mal du pays qu’on a quand on est toujours dans son chez-soi”.” Siobhan Lyons, The Sting of Solastalgia, New Philosopher May – July 2017, p. 110 – 112 (ma très pauvre traduction). Un article en français qui peut être intéressant.
Je me pose des questions sur notre attachement à la terre (ou à la mer, dans le cas de Nasir, avec qui Josée travaille).